Le travail de recherche à Théâtres du Shaman
Le travail de recherche est un élément constitutif du parcours de Théâtres du Shaman, un temps nécessaire à notre vocation de création. Il convient d’articuler toujours mieux ces deux perspectives. Il importe de vivre « en travail », de dégager du temps et des moyens consacrés à des durées excédant les temps dévolus aux productions.
Pour les Collectifs comme pour les Jardinages, les acteurs et danseurs sont contactés en réponse à leur demande par mail ou courrier ; un système de cooptation pourra par la suite se mettre en place.
Nous avons décidé de mener des ateliers destinés aux acteurs et danseurs. Nous avons la conviction qu’un travail de laboratoire gagne à trouver au plus tôt les applications concrètes de ses inventions. Nous avons constaté combien les interprètes manifestent le besoin d’une formation permanente leur permettant d’entretenir leurs capacités, de découvrir des training et des exercices qui renouvellent leurs approches du métier. Les dispositifs en place ne répondent plus à leur attente. De plus, les capacités des compagnies à organiser un travail permanent pour les interprètes sont désormais réduites. Ceux-ci, s’ils sont indépendants, ont désormais des difficultés à allier leur embauche à leur aspiration à se renouveler. Nombre de talents se trouvent handicapés très tôt dans leur parcours professionnel. Nous tentons par nos journées de jardinages et de collectifs de répondre à ce besoin des acteurs et danseurs en région.
Pour tout metteur en scène, il s’opère un retour merveilleux de ce temps d’échange où des acteurs que nous ne connaissons pas rencontrent nos propositions d’exercices. Leurs réactions, leur « toucher immédiat » de l’exercice, nouveau pour eux, nous permet de pousser notre réflexion plus loin, d’identifier de nouvelles zones d’exploration. Elles nous donnent aussi l’occasion de qualifier d’une nouvelle façon « l’étirement » à l’œuvre dans un exercice. Nous désignons là les mêmes richesses que celles rencontrées lors de stage à l’étranger.
Notre exploration du training de l’acteur opère sur les bases même de son travail, ses dispositions à gagner une liberté d’invention, une qualité de présence, une connaissance de soi. Loin d’être un travail qui développerai des qualités d’interprètes propices à nos spectacles le champ d’application de ces propositions est grand ouvert. Il bénéficie donc à des spectacles dont l’esthétique n’a rien de commun avec les nôtres. Ce sont les qualités de ce training, elles ne sont pas paradoxales.