Prologue à Antigone
Diffusion
Créé le 4 décembre 1987 à l’Entrepôt Monin – Villeurbanne.
Distribution
Conception : Bruno Meyssat
Avec :
Sandrine Blanc, Philippe Cousin,
Sandrine Mezerette
Régie générale : Hervé Fontaine assisté de J. Bertrand Joffroy, William Fages et David Fontaine
Régie son : Jean-Luc Lhoste
Costume : Dominique Vial
Dramaturgie, continuité :
Christine Ferret
Objets prêtés par Claude Meyssat
Presse
Un spectacle Théâtres du Shaman.
En coproduction avec Monin SA et en collaboration avec Studio Grame – Lyon.
Présentation
Une nature morte avec personnages.
En anglais le terme « still alive » traduit avec justesse la venue et le retrait entre lequel l’objet et l’être hésitent, restent séparés, … entre présence et absence.
Refrain travaille ainsi le territoire de ce que l’on nomme l’Inerte
c’est-à-dire ce qui ne donne pas signe de vie, ni ne peut, selon sa propre
ressource, entrer dans le changement.
L’inerte, comme lieu intermédiaire, dépose en nous le sentiment envahissant de
la discontinuité.
Dire que le paysage du monde et des hommes est discontinu dévoile un vertige
dressé face aux postulats solidaires et nombreux sur lesquels reposent et se
reposent l’option narrative usuelle de la vie, du théâtre et des arts de la
scène.
Refrain est donc une étude.
Ce théâtre travaille autant l’air que les corps qui infusent en lui. Il porte une attention particulière aux données sensorielles, organiques et plastiques de la représentation : distances, échelles, températures des couleurs, usages des volumes et des matières, transferts d’énergie des sons et de la lumière…
Ici, un bruit, un accord, une couleur altérée peuvent amollir l’angle d’un coude, affirmer la perception d’une hanche, froisser un regard comme une feuille de papier, distancier deux corps debout pourtant immobiles, allonger la grâce d’un poignet…
Si la réalité usuelle semble immobile, l’éolienne de l’invisible avance sans cesse.
Le bruissement de sa roue est le paysage de Refrain où l’inerte et le vivant s’unissent.
Pour Bruno Meyssat, Refrain constitue l’ouverture d’un travail autour de la tragédie grecque, et plus particulièrement d’Antigone. Essentiellement muet, il est une sculpture dans l’espace et le temps : les acteurs existent en ce lieu comme des êtres sensibles aux fréquences de Polynice, Ismène, et Antigone ; ils ne les incarnent pas mais les font résonner visuellement.
Au moment où l’homme et la femme s’endorment, ce qui vibre l’emporte sur tous les centres que la vie invente pour durer : ceci n’est autre pour nous que le travail de vertige de la tragédie, qui est notre sceau de poussière.
La dramaturgie de ce spectacle s’est nourrie des œuvres d’Alberto Giacometti avec lesquelles l’équipe du Théâtres du Shaman a travaillée optiquement et physiquement à la Fondation Maeght à St Paul de Vence en mai et juillet 1987, 1988.
Le Monde
Par Bernadette Bost
3 décembre 1987
Bruno Meyssat, le perturbateur
Le progrès
Par Paul Gravillon
7 décembre 1987
Un étonnant « refrain » avec le Théâtres du Shaman