Atelier Sabi
Tokyo, du 6 au 18 avril 2009
L’atelier s’est déroulé au Théâtre AGORA siège de la compagnie Seinendan (direction Oriza Hirata)
Ses deux semaines de travail ont permis de pratiquer ensemble (acteurs français et japonais) des exercices adaptés à l’écriture visuelle de Théâtres du Shaman où l’objet et l’improvisation connaissent un rôle majeur.
Cette approche du théâtre est peu
pratiquée au Japon.
L’atelier nous a permis une première exploration de la thématique d’un
spectacle à savoir la mémoire collective à travers ce que nous ont légué nos
propres familles ; comment le contact que nous avons gardé par certains
objets avec la génération de nos grands-parents interroge à la fois ce que nous
sommes et notre époque.
Groupe :
• 9 acteurs de la compagnie Seinendan ont participé à l’atelier.
• 1 actrice de la compagnie “la Tente Noire” (dir : Sato Makoto)
• 1 acteur, Jean-Christophe Vermot-Gauchy, et une actrice, Marion Casabianca, de la compagnie Théâtres du Shaman sont venus de France. Ils ont pratiqués les exercices et apportés parfois des réponses pratiques aux questions posées.
Contenu :
La première semaine, nous avons pratiqué des exercices élaborés par Théâtres du Shaman. Ce sont des situations de travail qui impliquent ou non la parole, où l’acteur explore et agrandit son état de disponibilité et de souplesse intérieurs. Ces ouvertures se réalisent face à soi-même (un lâcher-prise quant aux limites qu’on se donne), face à l’autre (un abandon quant à l’image qu’on souhaite/croit donner au regard des partenaires). Ce travail est propice à l’état d’invention que demande un travail sans texte ni histoire préalable. C’est pour cette raison que nous avons porté notre attention sur cette pratique. Nous avons donc ainsi travaillé sur une dimension de l’acteur qui l’implique en tant que personne et non seulement comme interprète. A ce titre, nous avons abordé la dimension documentaire d’une telle pratique. Elle a passionné les acteurs japonais car elle portait développait aussi un rapport au temps présent du plateau auquel ils ont été extrêmement sensibles et parfois joyeux de l’aborder de cette façon – et d’avoir la gratification de réussir dans cette voie si rapidement.
La deuxième semaine a été plus particulièrement consacrée à l’improvisation.
Nous avons abordé les thèmes de SABI au moyen d’objets, de sons et d’extraits de textes. Nous avons lu et échangé au sujet du livre de Saga Junichi “Mémoires de Paille et de Soie” (Inakamachi no shozo), un recueil de témoignages de gens âgés évoquant leurs existences dans un Japon d’avant-guerre.
Chaque comédien avait ramené des objets ayant appartenu à leurs grands parents. Ces objets (en sus des trouvailles apportées et collectées dans la journée par Bruno) ont été engagés lors d’improvisations individuelles ou collectives. Ils ont également alimenté des discussions : partages d’expériences, de témoignages, de ressentis.
Une partie de ces travaux-exercices a été présentée à l’Institut Culturel Français de Tokyo le dimanche 19 avril à 14h30.