Un bilan pédagogique de Bruno Meyssat
Extraits
« La plupart de élèves comprennent avec lucidité ce qui leur arrive personnellement lors des exercices proposés, de fait ce sont des expériences “à vivre”. Certains nous ont surpris par leur remarquable maturité au regard de leur âge (réalisation des exercices, témoignage au sujet de ce qu’ils voient, au sujet de ce qu’ils vivent, définition claire des carences du moment et de ce dont elles peuvent témoigner).
Nous avons eu le souci de parler fréquemment des séquences traversées et d’ en évoquer les enseignements utiles pour chacun. Ils n’ont pas peur de questionner pour la plupart.
Aussi avons nous souvent reçu des questions judicieuses et précises ce qui a fait avancer le travail général avec efficacité.
Ils sont disposés à travailler beaucoup. Nous leur avons rappelé que le repos est aussi un temps où on intègre le travail accompli. Un autre travail s’y déroule aussi en quelque sorte.
Ils doivent le préserver aussi, trier établir des priorités ».
L’objectif proposé était de conduire les élèves par des exercices choisis vers l’état d’improvisation puis de la pratiquer (avec objets, lumière et sons).
Il m’importait de pouvoir bénéficier des atouts que représente le fait de travailler “ à domicile” (objets disponibles en quantité, un espace de travail alternatif en plein air, retrait à la campagne). Ceci a accru notre capacité d’adaptation (rapide) aux évolutions quotidiennes de ce projet pédagogique. Cet aspect a donc été déterminant.
Il s’agissait procurer aux élèves deux autres chantiers menés le matin et qui préparent d’une façon certaine le travail vers l’improvisation développé l’après midi :
• l’un avec Delphine Gaud (chorégraphe) : une préparation physique très vigilante portant sur les capacités de chacun, avec le souhait de les amener à des sensations inusitées de leur corps et de leurs sens en travail.
• l’autre avec Yves Delnord (entraîneur de tir) : une initiation au tir à la carabine à 10 mètres. Ils ont compris les connexions à établir entre l’acte de visée et la recherche d’état sollicitée par le tir et une préparation mentale de l’acteur conjuguée à une qualité gestuelle et “déposée” du corps.
De plus, le 16 mai, Maurice Houvion est venu leur parler de son parcours d’entraîneur de saut à la perche et de la préparation que demande des concours de haute compétition.
Les échanges ont toujours été constructifs, les questions fondées, les retours que je leur faisais considérés et portés dans leur travail. Ils sont concentrés et ne ménagent pas leur peine. Leur curiosité est stimulante, elle m’a permis de tenter trois nouveaux exercices.
Enfin j’ai souhaité qu’un acteur (J.C Vermot-Gauchy) qui travaille fréquemment avec moi se joigne à nous lors des séances portant tout particulièrement sur l’improvisation afin que sa présence puisse aider leur approche et leur enlever de fausses questions. Les élèves nous ont traduit l’ouverture que cela leur a procurée.
Plusieurs phases de travail ont fait l’objet d’un enregistrement audio. La photographe Caroline Amblain a assisté au travail du 16 mai 2006.
Le bilan de cet atelier est très
positif, parfois même surprenant.
Ceci pour chacun(e)s «
Bruno Meyssat
Le Cadix ce 9 juin 2006