Atelier Beckett (2006)
Catastrophe et Quoi où
Théâtre public de Setagaya – Tokyo et Institut Franco-japonais de Tokyo.
Mise en scène : Bruno Meyssat et Sato Makoto
Avec : Jean-Christophe Vermot-Gauchy, Elisabeth Moreau, Takata Keitoku, Fukushi Keiji, Manako Keiko
Ce travail sera précédé d’une rencontre au japon entre les deux metteurs en scène pour qu’ils préparent le dispositif de cette confrontation.
Nous avons travaillé en alternance avec le même groupe d’acteurs frano-japonais et bénéficié des deux mises en chantier, questionnements et méthodes différentes. ce, au sein de la même journée. Il s’ est agit avec le metteur en scène Makoto Sato d’ouvrir d’autres portes de ces mêmes textes et pour les acteurs français d’aller en découverte avec leurs collègues japonais, transmettre parfois des questions sur une expérience passée, bref se remettre totalement au travail.
Pour ce qui concerne notre approche, deux acteurs français ont guidé leurs collègues japonais dans cette reprise de rôle en les éclairant sur les difficultés et les pièges que tendent la pratique de ces textes hautement singuliers. Des échanges plus larges ont pu trouver leurs sources au contact des ces problématiques très concrètes de plateau, quant à la relation aux personnages, à l’espace, à la narration, à la mémoire.
Nous sommes là en plein au centre de ce qui constitue le théâtre que Samuel Beckett propose à la fin de sa vie : des tentatives expérimentales d’épuration du matériel dramatique tout autant qu’un questionnement profond sur une représentation théâtrale dont le sujet ferait défaut .
La pratique réelle de cette écriture
soulève des questions que nous estimons fondamentales et fertiles pour un
interprète quel que soit le texte qu’il aborde.
Elle implique des séquences de travail où le corps et le mental sont impliquées
à égale importance.
Partager avec nos partenaires japonais cet abord avec des textes, territoires
intimes, où s’épanouit une parole au premier abord sans sujet, ni objet.
C’est le chemin intérieur qui nous
importe davantage plutôt que toute technicité ou virtuosité particulières. Il
s’agit de la difficile entreprise, pour l’interprète, d’être totalement présent
à ce qu’il fait sur un plateau, de faire une chose complètement avant que de
passer à la suivante.
Être au présent. L’instant c’est le partenaire.
…Le protagoniste entre sans cesse dans un effort de reconstitution et enfante ses interlocuteurs-fantômes comme un écrivain ses personnages, comme un malade ses apparitions.